Bien qu’à ce jour nous ne sommes toujours pas arrivés au terme de l’aventure, nous pouvons d’ores et déjà affirmer ce qui se raconte sur le parcours GPA: c’est long !
Cela est d’autant plus long que le parcours débute bien en amont de la 1er signature de contrat. Pour nous, il a débuté par une sorte d’idée folle, un peu volage & qui est entrée en raisonnement avec ce désir profond et parfois vital : Comment fait-on un bébé quand on ne peut pas faire un bébé ?
Pour nous, à l’image du film Inception, cette idée s’est implantée dans notre esprit il y a déjà fort longtemps, et telle une graine, il a fallu du temps pour qu’elle arrive à maturité. D’abord, nous y pensions de manière légère, sans contrainte réelle, en ne se fermant aucune porte, en se disant que c’était une possibilité parmi d’autres.
Durant cette première phase, l’idée s’est s’infusée tranquillement en nous. Et jour après jour, cette aventure un peu folle devenait quelque chose de presque plausible. Nous y pensions, y pensions moins, en laissant notre esprit vagabonder, tout en l’intégrant dans notre arrière-plan subconscient.
A force d’y penser, cette idée un peu folle nous devenait familière. Nous l’avons explorée sous différents angles, car après tout, il y avait quelque chose de cohérent pour pallier à notre problématique, cette incapacité à porter un enfant.
Rétrospectivement, dans notre pseudo malheur, nous pensons avoir eu une petite part de chance. Notre problématique est claire. La partie du couple défaillante ne peut porter un enfant & ce depuis que la nouvelle est tombée, en fin d’adolescence. Exit donc les phases de FIV qui peuvent être longues et difficiles émotionnellement. Nous avons pu nous concentrer sur une autre approche de la problématique, & comme le temps a permis de laisser filer assez d’eau sous les ponts, nous avons réussi à intégrer cette contrainte à notre vie, et allons essayer de jouer avec.
Il y a bien évidemment eu la phase de réflexion sur l’adoption. Mais malheureusement ou heureusement peut être, mon conjoint, comme moi-même avons dans notre entourage des expériences relationnelles complexes entre parents et enfants adoptés, ce que nous ne nous sentions pas capable d’affronter. Il y a aussi ces couples qui ont espéré & attendu des années l’adoption sans réussir à mener la chose à leur terme, en passant par des étapes d’agrément ou de jugement que nous n’aurions pas eu la force ou la capacité d’y faire phase.
Bien évidemment, cela n’engage encore que nous, mais autant il est difficile d’attendre durant les longues étapes de la GPA, autant nous avons quand même le sentiment d’être partie prenante du processus, et de maîtriser un peu ce qu’il se passe. A contrario, l’adoption nous apparaissait, très certainement a tort, comme une démarche attentiste, où nous aurions dû subir durant des années une décision étatique pour le don d’un enfant. Cela nous semblait inacceptable vis-à-vis de notre état d’esprit.
De plus, il y a également une réponse plus primitive générée directement par le côté reptilien de mon cerveau féminin. La GPA permet, ou me permet, de faire en sorte que mon conjoint transmette son patrimoine génétique. Et étonnamment, cela fait sens pour moi, et dépasse de très loin les angoisses qu’une autre femme puisse compléter la partie manquante de la génétique. Vraiment curieux l’esprit humain…
Maintenant que nous étions certains à 80% de la GPA était la solution, nous avons continué à explorer & passer en revue les diverses options possibles et surtout les pays qui s’offraient à nous, avec leurs atouts & surtout leurs diverses contraintes. Nous sommes ainsi devenus en l’espace de quelques semaines des experts de la géopolitique.
- La Grèce, envisageable et rassurante surtout par sa proximité avec l’Europe. La chose semble légale & relativement claire, mais très vite, après quelques recherches, nous avions compris ou cru comprendre que les mères porteuses étaient principalement des Ukrainiennes venues chercher l’exil dans ce pays en paix. Et vues qu’elles semblaient plutôt démunies face leur l’arrivée dans ce nouveau pays qui n’a peut-être pas eu les réponses financières à cet exode, certaines ont trouvé la GPA comme opportunité de faire un peu d’argent pour survivre. Nous ne sommes pas là pour juger ces femmes, bien loin de là. M
Mais, pour nous qui souhaitions éviter à tout prix l’exploitation du corps et surtout ne pas participer, tels des protagonistes, à ces situations violentes que nous rencontrons lors des voyages, où richesse et pauvreté se rencontrent, confrontent sur un territoire aussi proche, ici, avec une mère porteuse potentiellement issue de l’exode d’un pays en guerre nous étions plutôt bien dans le thème. Donc la Grèce après y avoir cru quelque que temps, ça sera non.
- La Belgique, nous n’avons toujours pas compris leurs lois sur la GPA. On nous dit qu’on à le droit, mais que ce n’est pas vraiment encadré. Donc si ce n’est pas encadré, c’est que ce n’est pas vraiment illégal, et si ce n’est pas illégal, c’est donc qu’on a le droit… Ouais, nous on va passer notre tour sur la Belgique.
- La Géorgie. La Géorgie c’est bien car ce n’est pas très loin & abordable. En plus la Géorgie a déposé sa candidature pour devenir membre de l’union européenne, ce qui est relativement rassurant. Il est vrai, qu’il y a quelques conflits pas très loin, avec des pays limitrophes, & que les Russes ont tendance à grappiller quelques m² de territoire dans le Nord du Pays. Y a aussi l’IPC, comprendre Indice de Perception de la Corruption, qui n’est pas extrêmement satisfaisant. Très vite, on se questionne : Si jamais y a le moindre problème nécessitant de recourir à la justice que se passe-t-il ? Mais bon, ce n’est pas très cher quand même… J’imagine que c’est dû à l’écart de niveau de vie qui est abyssal, faisant ressurgir nos angoisses d’exploitation du corps… Et serions-nous bien droits dans nos bottes lorsque nous allons raconter tout ça à nos amis. Pour nous, la Géorgie, ça ne sonne pas très clair quand même.
- Les USA. Et oui pourquoi pas les USA. Y a le droit du sol, un point qui semble extrêmement important lors du retour de bébé. Je m’explique, la GPA est interdite en France. Si nous faisons un bébé via la GPA ailleurs qu’en France, il nous faut à un moment des papiers afin que bébé, puisse passer la douane et prendre l’avion. D’après ce que nous avons compris, dès lors qu’il y a le droit du sol dans un pays, cela lie bébé de manière indissociable à sa nationalité. Ainsi, si bébé nait aux USA, il devient de fait américain dès les 1ere minutes. Nous pouvons ainsi demander un passeport américain. A contrario, là encore, d’après ce que nous avons compris, s’il n’y a pas le droit du sol, le bébé est apatride, il faut donc demander une sorte de laissez passer entre les ambassades, et notamment l’ambassade de France, qui interdit la GPA. Les choses peuvent donc se complexifier grandement. Etant donné que nous avons une vie, un boulot et des chats, nous pouvons difficilement imaginer être bloqués longuement dans un pays qui n’est pas le nôtre. Là encore, il s’agit de notre compréhension de la problématique. N’empêche que les USA, pourquoi pas.
- Le Canada, envisageable, si aucune loin n’oblige bébé à vive avec des chemises de bûcheron toute sa vie. Le droit du sol y est présent, les lois semblent plutôt claires et bien établies, le niveau de vie semble être sensiblement le même que le nôtre…
- L’Amérique du Sud. A nos yeux, bien trop loin de nos us et coutumes occidentales. Car, étant donné que cette idée un peu folle de la GPA infuse en nous encore et toujours, certains points commencent à s’éclaircir sur ce que nous voulons et ne voulons pas. Nous souhaitons être totalement transparents avec bébé dès son plus jeune âge, en étant très clairs sur son arrivée au monde réalisée par un parcours GPA qui sera exceptionnel. On trouvera les mots en temps voulu… Cette transparence nous semble indispensable pour diverses raisons. N’empêche que pour que cela fonctionne, il serait intéressant qu’un lien se crée, sous une forme ou sous une autre, avec cette dame qui va donner la vie à notre bébé. Et vu que nous avons cette chance de voyager, ont est bien au fait de la différence culturel qui est parfois extrêmement important d’un pays à l’autre. Qu’on soit bien clair, nous chérissons la différence culturelle et ces biens pour ça que nous avons déjà visité plus d’une 20 ene de pays. Parfois en sac à dos, loin, voire très loin des routes touristiques, parfois en petit bourgeois dans nos hôtels de luxe, face à l’océan. Ainsi, après avoir découvert un petit bout de notre planète, de manière assez sinistre, nous avons des difficultés à nous projeter et à croire dans une relation entre futur bébé, et des familles d’Amérique du Sud, parfois très pauvres, qui sont bien loin de nos habitudes européennes. Donc l’Amérique du Sud, pour nous, ça sera non.
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